LES MOULINS DE COTTENCHY ET DU VAL DE NOYE

Régal des peintres en raison de son bon état de conservation et du charme du paysage dans lequel il se niche, le moulin de Cottenchy, qu’on appelle aussi Moulin de l’Abreuvoir ou Moulin du Château, est l’un des rares qui subsistent en si bon état sur la Noye.

« On rencontre 20 moulins sur la Noye », écrivait au début du siècle le géographe Albert Demangeon. Et, un siècle plus tôt, juste après la Révolution, outre les moulins à farine, plusieurs papeteries existaient aussi le long de la rivière à Remiencourt, Dommartin, etc. ainsi que des fabriques à huile, dont une à Cottenchy.

Mais, comme partout ailleurs en Picardie, les moulins du Val-de-Noye ont peu à peu disparu, du fait de l’avènement de la vapeur et de l’industrialisation, bien sûr, mais aussi en raison de la grande fragilité de leurs roues exposées aux intempéries.

Si celui de Cottenchy, dont l’implantation, selon une inscription se trouvant dans la grange située en face, pourrait remonter au moins à 1774, a mieux résisté au temps c’est peut-être grâce à sa particularité de disposer d’un appentis en charpente qui a protégé la roue et la ventellerie, c’est-à-dire le muret qui canalise l’eau et l’écluse qui réglait la force du courant nécessaire à son fonctionnement. Il a aussi bénéficié de bonnes restaurations. Malheureusement, ses deux meules sont hors d’usage.

Cottenchy comptait au début du XXe siècle quatre moulins à farine. L’un deux, le moulin Misery, qui se trouvait au niveau du marais communal, a cessé de fonctionner avant la Première Guerre mondiale et il n’en reste pratiquement plus rien. Sur l’Echeu, le moulin du Pont-de-Grès a terminé son activité en 1926. Au tout début du XXe siècle, on y faisait encore usage d’une pièce fort rare d’artisanat, un « arrête-sac », qui servait à soutenir le sac recevant la farine. Représentant un bonhomme assis, mais usé par le temps, il avait été grossièrement sculpté au couteau dans un tronc de pommier en 1771.

Le moulin du Paraclet a produit de la farine, notamment pour les boulangers d’Amiens, jusqu’en 1960. Il était alimenté par les agriculteurs de la région, certains venant même de l’Oise.

Après avoir, lui aussi, moulu du blé pendant près de deux siècles, le moulin du Château avait été transformé dans les années soixante par son dernier occupant, M. Sellier, en scierie-menuiserie qui débitait des peupliers pour en faire des clayettes à pommes de terre. Son activité a cessé en 1974.

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