Patrimoine

LA LEGENDE DE SAINTE UPLHE

Si vous n’entendez pas une seule grenouille coasser, c’est parce que, selon la légende, sainte Ulphe, qui vivait au lieu-dit le Paraclet, en ermite au VIIIeme siècle leur a imposé le silence.

Née aux environs de Laon, Ulphe était si belle et si riche qu’elle était poursuivie par de nombreux prétendants. Mais elle se destinait à Dieu et, pour leur échapper, elle s’enfuit à l’âge de 18 ans et marcha de longs jours avant de s’effondrer, extenuée, dans un pré, au bord d’une source, au lieu-dit le Paraclet près de Boves.

Pendant son sommeil, la vierge lui serait apparue pour lui annoncer qu’avant d’être avec le christ pour l’éternité, c’est ici qu’elle devrait demeurer pour sanctifier ses jours dans le silence, la prière et l’éternelle virginité.

Un chanoine amiénois, Domice, qui vivait en ermite non loin, à Fouencamps, sur les bords de l’Avre, la découvrit à l’aube, alors qu’il se rendait aux matines à Amiens. Il l’aida à se construire un abri et, chaque matin suivant, il l’appelait en passant pour aller avec elle à l’église par le vieux chemin de Boves.

Mais, un jour, il eut beau crier de toutes ses forces, Ulphe ne vint pas. Les grenouilles des marais environnants avaient coassé fort tard dans la nuit et elle ne s’était endormie qu’au petit matin.

Quand Domice revint de l’office, il trouva Ulphe honteuse et fâchée et c’est alors qu’elle ordonna aux grenouilles et autres batraciens de se taire à tout jamais. Un tableau peint en 1896 par Jean de Francqueville, exposé dans une chapelle du chœur de la cathédrale d’Amiens, rappelle cet épisode.

Ulphe et Domice, qui ont leurs statues au portail saint Firmin de la cathédrale, furent l’objet d’une grande dévotion après leur mort. La légende veut que lors de son « ensevelissement » des parfums odoriférants s’exhalèrent de la dépouille de la sainte.

Les deux corps furent ensuite transportés à la cathédrale d’Amiens et le 16 mai 1272, les ossements de sainte Ulphe furent mis dans une belle chasse d’argent.

Un siècle plus tard, sa tête fut placée dans un reliquaire offert par Isabelle de France, fille de Philippe le Bel et épouse d’Edouard II d’Angleterre. Ce reliquaire en argent doré surmonté d’une couronne garnie de 63 émeraudes, saphirs et rubis, ainsi que de petites perles et de grenats, a disparu à la révolution.

La source près de laquelle Sainte Ulphe s’arrêta était encore visible en 1873 dans l’enceinte actuelle du lycée agricole du Paraclet mais elle a été comblée depuis. Il reste dans le parc un monticule où se dressait une chapelle qui fut détruite en 1756. La chapelle actuelle qui abrite une statue de la sainte, a été inaugurée en 1914. Elle a été restaurée et déplacée par les élèves du lycée de l’Acheuléen dans les années 1990.

 

LES MOULINS DE COTTENCHY ET DU VAL DE NOYE

Régal des peintres en raison de son bon état de conservation et du charme du paysage dans lequel il se niche, le moulin de Cottenchy, qu’on appelle aussi Moulin de l’Abreuvoir ou Moulin du Château, est l’un des rares qui subsistent en si bon état sur la Noye.

« On rencontre 20 moulins sur la Noye », écrivait au début du siècle le géographe Albert Demangeon. Et, un siècle plus tôt, juste après la Révolution, outre les moulins à farine, plusieurs papeteries existaient aussi le long de la rivière à Remiencourt, Dommartin, etc. ainsi que des fabriques à huile, dont une à Cottenchy.

Mais, comme partout ailleurs en Picardie, les moulins du Val-de-Noye ont peu à peu disparu, du fait de l’avènement de la vapeur et de l’industrialisation, bien sûr, mais aussi en raison de la grande fragilité de leurs roues exposées aux intempéries.

Si celui de Cottenchy, dont l’implantation, selon une inscription se trouvant dans la grange située en face, pourrait remonter au moins à 1774, a mieux résisté au temps c’est peut-être grâce à sa particularité de disposer d’un appentis en charpente qui a protégé la roue et la ventellerie, c’est-à-dire le muret qui canalise l’eau et l’écluse qui réglait la force du courant nécessaire à son fonctionnement. Il a aussi bénéficié de bonnes restaurations. Malheureusement, ses deux meules sont hors d’usage.

Cottenchy comptait au début du XXe siècle quatre moulins à farine. L’un deux, le moulin Misery, qui se trouvait au niveau du marais communal, a cessé de fonctionner avant la Première Guerre mondiale et il n’en reste pratiquement plus rien. Sur l’Echeu, le moulin du Pont-de-Grès a terminé son activité en 1926. Au tout début du XXe siècle, on y faisait encore usage d’une pièce fort rare d’artisanat, un « arrête-sac », qui servait à soutenir le sac recevant la farine. Représentant un bonhomme assis, mais usé par le temps, il avait été grossièrement sculpté au couteau dans un tronc de pommier en 1771.

Le moulin du Paraclet a produit de la farine, notamment pour les boulangers d’Amiens, jusqu’en 1960. Il était alimenté par les agriculteurs de la région, certains venant même de l’Oise.

Après avoir, lui aussi, moulu du blé pendant près de deux siècles, le moulin du Château avait été transformé dans les années soixante par son dernier occupant, M. Sellier, en scierie-menuiserie qui débitait des peupliers pour en faire des clayettes à pommes de terre. Son activité a cessé en 1974.

 

Vous retrouverez ici les différentes photo de notre patrimoine et de notre village:

Notre station d’épuration :

Une  vue d’ensemble de notre village :

Notre église Saint-Marcel :

 

Cottenchy sous la neige :

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